Thèmes

aime air amour annonce argent art base belle bonne cadre cheval chevaux

Rubriques

>> Toutes les rubriques <<
· WESTERNS (30)
· DRAMES (12)
· FILMS DE GUERRE ET SUR L'ARMEE (11)
· COMEDIES (24)
· MELODRAMES (13)
· FILMS POLICIERS ET D'ENQUETE (12)
· FILMS D'AVENTURES (9)
· FILMS FANTASTIQUES (3)
· FILMS HISTORIQUES (8)
· FILMS DE HOLD-UP (3)

Rechercher
Derniers commentaires Articles les plus lus

· L'AMOUR VIOLÉ (1978)
· AUDREY ROSE ("AUDREY ROSE"-1977)
· LA GUERRE DES POLICES (1979)
· COMMANDO ("WHO DARES WINS"-1982)
· LES TRICHEURS (1958)

· LE TRAITRE DU TEXAS ("HORIZONS WEST"-1952)
· PHOTO DE FAMILLE (2018)
· R.A.S (1973)
· LE TELEPHONE ROUGE ("A GATHERING OF EAGLES"-1963)
· L'ARNAQUEUSE ("PERFECT FRIDAY"-1970)
· LES IMPLACABLES ("THE TALL MEN"-1955)
· LA BELLE ESPIONNE ("SEA DEVILS"-1953)
· VIOLENCE AU KANSAS ("THE JAYHAWKERS"-1959)
· LES COMANCHEROS ("THE COMANCHEROS"-1961)
· UN HOMME POUR L'ETERNITE ("A MAN FOR ALL SEASONS"-1966)

Voir plus 

Blogs et sites préférés

· macdedeux


Statistiques

Date de création : 16.11.2013
Dernière mise à jour : 07.02.2021
216 articles


AVERTISSEMENT

SI UNE DES IMAGES QUI ACCOMPAGNENT CE BLOG N'EST PAS LIBRE DE DROITS,PRIERE DE M'EN AVERTIR. ELLE SERA IMMEDIATEMENT RETIREE.

FILMS HISTORIQUES

LE JUGEMENT DE DIEU (1949)

Publié le 16/01/2021 à 10:48 par meek Tags : film histoire sur amour fond sur fond fille femme homme monde belle air
LE JUGEMENT DE DIEU (1949)

Un film de Raymond Bernard

-La reconstitution historique est très soignée, ce qui, surtout pour l'époque, n'est pas si fréquent. Il est également assez rare que le cinéma français aille puiser son inspiration dans les légendes allemandes du Moyen-Age.

-Cette histoire d'amour, sur fond de sorcellerie et de batailles, n'est pas très originale, mais les deux interprètes principaux (Jean-Claude Pascal et Andrée Debar) sont assez convaincants.

-C'est le premier rôle de Jean-Claude Pascal. Sa beauté de statue grecque n'est sans doute pas pour rien dans le choix de cet acteur débutant pour incarner ce prince romantique, qui s'éprend de la fille d'un barbier.

-Gabrielle Dorziat incarne ici la margrave Josépha, tante du prince. C'est une femme énergique, qui s'habille en homme et dirige son monde d'une poigne de fer. Il faut voir Gabrielle Dorziat manier l'épée dans une scène où elle n'est manifestement pas doublée. A moins de supposer que l'épée était très légère, elle montre, à 69 ans, une énergie et une technique qui laissent pantois. Elle a le verbe haut, boit sec et, durant le banquet, domine les braillards de la voix. Et elle mourra en combattant à la tête de ses troupes.

-Convaincue de sorcellerie, Andrée Debar n'est pas brûlée, mais noyée dans une rivière, la pierre au cou. Peut-être une telle exécution reflète-t-elle les usages germaniques de l'époque. La scène, tournée dans un superbe décor naturel de gorges encaissées, est d'ailleurs très belle et remarquablement mise en scène. Quand le prince, accouru au secours de sa belle, voit qu'on la jette dans la rivière, il plonge du haut de la falaise et disparaît sous l'eau. On ne voit plus alors que deux remous qui ont l'air de se rejoindre.

-Un rôle plus important qu'à l'accoutumée, en moine de l'Inquisition, pour l'acteur de composition Douking.

-Un rôle minuscule pour Louis de Funès, qui interprète un patient à qui l'aide du barbier (Daniel Ceccaldi) arrache une dent. C'est d'ailleurs l'occasion de rappeler qu'au Moyen-Age les barbiers ne coupaient pas seulement les cheveux de leurs clients, ils faisaient aussi office de dentistes et de chirurgiens.

JUDITH (1966)

Publié le 26/12/2020 à 10:35 par meek Tags : film sur vie fleur enfant
JUDITH (1966)

Un film de Daniel Mann

-Le sujet est rarement traité à l'écran: en effet, l'action se situe en 1947, dans la Palestine britannique, juste avant l'indépendance, un an plus tard, de l'Etat d'Israël.

-Les personnages évoluent dans un kibboutz, dont la vie quotidienne est évoquée à gros traits. Les travaux agricoles, souvent rudes, semblent occuper l'essentiel du temps des colons. On insiste sur l'aspect communautaire de cette vie (les repas sont pris ensemble et tout est mis en commun). Ce qui n'empêche pas Sophia Loren d'avoir une chambre individuelle, ce qu'on lui présente comme un privilège rare.

-Les colons sont constamment menacés par les peuples arabes voisins, qui les encerclent (la première guerre israëlo-arabe aura lieu dès 1948). Comme les Anglais interdisent aux juifs de posséder des armes, ils les fabriquent eux-mêmes, en faisant mine de concevoir des pièces pour tracteurs, ou les importent de manière illégale.

-La mission de Sophia Loren, qui a survécu à Dachau, est de retrouver son ex mari, un criminel de guerre allemand, qu'elle accuse d'avoir laissé tuer leur enfant. Le Mossad veut s'emparer de ce général, car c'est un spécialiste des chars. Comme beaucoup de criminels nazis, il a trouvé à s'employer après guerre, ici par l'armée syrienne.

-Comme toujours, Sophia Loren est tout à fait remarquable. Elle se tire haut la main d'un rôle difficile, alternant la dureté et une sensibilité à fleur de peau. En militaire gentleman et "so british", Jack Hawkins est aussi très bien.

DES FEUX MAL ETEINTS (1994)

Publié le 02/12/2019 à 11:33 par meek Tags : film musique
DES FEUX MAL ETEINTS (1994)

Un film de Serge Moati

-Curieuse idée, a priori, de distribuer Rufus dans un rôle de militaire pète-sec. Mais il s'en sort très bien.

-A un moment, certains personnages fredonnent des airs; leurs camarades doivent deviner les film qui leur sont associés. On entend, tour à tour, des extraits fredonnés de la musique composée par Miles Davis pour "Ascenseur pour l'échafaud", de Louis Malle, de la musique de "Vertigo", d'Hitchcock (Manuel Blanc rappelle qu'elle est de Bernard Hermann) et de celle de Vivaldi pour "Le carrosse d'or", de Renoir.

UN HOMME POUR L'ETERNITE ("A MAN FOR ALL SEASONS"-1966)

Publié le 27/11/2018 à 09:29 par meek Tags : film enfant sur homme fille monde pouvoir argent chez livre image soi
UN HOMME POUR L'ETERNITE ("A MAN FOR ALL SEASONS"-1966)

 

Réalisateur: Fred Zinnemann

Interprétation: Paul Scofield, Robert Shaw, Leo McKern, John Hurt

Production: William N. Graff et Fred Zinnemann pour Highland Films

 

REMARQUES:

-Ce film subtil retrace l'affrontement entre Henri VIII (Robert Shaw) et  le chancelier Thomas More (Paul Scofield). Ce grand érudit, élève d'Erasme et auteur de "L'utopie", s'opposa en effet au divorce du Roi et à l'acte de Suprématie, qui rompait les liens de l'Angleterre avec le pape, et faisait du souverain le "Chef suprême de l'Eglise d'Angleterre".

-Il démontre qu'une seule conscience libre pouvait défier la tyrannie. Thomas More désire que la politique dépende de la morale, alors que le précédent chancelier, le cardinal Wolsey (Orson Welles), fait passer la raison d'Etat et l'intérêt général avant les impératifs moraux. Pour lui, l'absence d'héritier à la Couronne (Catherine d'Aragon ne pouvait plus donner d'enfant au Roi) entraînerait la fin de la dynastie et le retour de la guerre civile. Obéir à sa conscience revient en somme, dans ce cas précis, à faire prévaloir son intérêt personnel sur le bien collectif. Il n'en reste pas moins que le combat de Thomas More (plus tard canonisé) est empreint de grandeur, surtout à une époque où la liberté de conscience et la liberté d'opinion étaient souvent considérées comme des crimes contre l'unité nationale, incarnée par le souverain.

-Henri VIII n'est pas seulement présenté comme un coureur de jupons. C'était, lui aussi, un véritable homme de la Renaissance, au savoir assez encyclopédique. C'était en effet un excellent latiniste (on le voit s'exprimer dans cette langue avec la fille de Thomas More, interprétée par Susannah York), un mélomane, qui a composé de nombreux pièces musicales, et un théologien à ses heures, que le pape, ironie du sort, avait nommé "défenseur de la foi".

-On voit aussi que dans ce pays, berceau de la démocratie, il ne fait pas bon s'opposer à la volonté royale, quelle qu'elle soit. Tout le monde (à part Thomas More) plie, à commencer par les prélats, et reconnaît le mariage du Roi avec Anne Boleyn ainsi que son pouvoir sur l'Eglise. Contester un ordre ou un désir du Roi, c'est s'exposer au crime de haute trahison et finir sur l'échafaud. Sort qui fut celui de Thomas More, mais aussi de certains de ses accusateurs, comme Thomas Cromwell (Leo McKern) ou le duc de Norfolk (Nigel Davenport).

-Au moment d'avoir la tête tranchée, Thomas More absout son bourreau, qui s'agenouille devant lui, et lui donne même de l'argent.

-Où l'on voit aussi qu'en ce temps où les routes et chemins étaient en piteux état, on préférait souvent le bateau, moyen de transport plus commode. Quand Thomas More, en disgrâce, veut trouver un bateau pour le ramener chez lui, tous les bateliers éteignent leur torche dans l'eau, pour lui faire comprendre qu'ils ne tiennent pas à le prendre pour passager.

-Paul Scofield livre une composition absolument remarquable. Il donne du chancelier l'image d'un homme dont la maîtrise de soi puise au tréfonds d'une foi profonde et d'une intime conviction que rien ne vient entamer. Quant à Robert Shaw, excellent lui aussi, il dépeint un souverain émotif et quasiment caractériel.

REVOLUTION ("REVOLUTION"-1985)

Publié le 15/10/2018 à 16:18 par meek Tags : film histoire homme vie enfants femme monde mort rouge
REVOLUTION ("REVOLUTION"-1985)

Réalisateur: Hugh Hudson

Interprétation: Al Pacino, Nastassja Kinski, Dexter Fletcher, Donald Sutherland

Production: Goldcrest Films International et Viking Films

 

REMARQUES:

-Il est rare qu'un film traite des tout débuts de l'histoire américaine, depuis la déclaration d'indépendance, en 1776, jusqu'à la bataille de Yorktown, en 1783.

-En fait, les grands événements fondateurs de cette épopée sont à peine esquissés. Le film d'Hugh Hudson n'est en effet pas tant le récit de ces événements qu'une sorte de parcours initiatique, qui révèle un homme à lui-même.

-Ce parcours, c'est celui de Tom Dobb (Al Pacino), modeste négociant en fourrures, qui se trouve impliqué, à son corps défendant, dans une suite d'événements qui le dépassent. Au début, engagé de force, comme son jeune fils Ned (Dexter Fletcher), dans l'armée américaine en formation, il essaie surtout de sauver sa vie et celle de son fils, n'hésitant pas à fuir la bataille. Il indique d'ailleurs à Daisy (Nastassja Kinski), rencontrée en chemin, que ce combat n'est pas le sien. Lui veut juste survivre. Et puis peu à peu, confronté à la vilenie et à la cruauté des Anglais, il s'aperçoit que cette lutte pour la dignité, la liberté et le respect humain est aussi la sienne. Le père et le fils deviennenent donc éclaireurs pour l'armée américaine et participent, cette fois-ci en toute connaissance de cause, à la bataille de Yorktown.

-La logique de l'histoire entraîne une présentation très manichéenne des personnages et des camps en présence. Le film fait des Anglais des gens abjects et odieux, qui fouettent les enfants jusqu'au sang, les livrent au bon plaisir d'officiers libidineux et organisent des chasses à courre où, comme dans "Les chasses du Comte Zaroff", des hommes font office de gibier. D'autres scènes les présentent comme des dégénérés pervers, pourvus de voix de fausset et coiffés de perruques un peu trop poudrées.

-L'histoire, c'est aussi celle du sentiment très fort qui unit Al Pacino à un fils qu'il chérit tendrement. Sa femme et ses deux autres enfants sont morts, Ned est donc tout ce qui lui reste au monde. Il le sauve à plusieurs reprises de la mort et brave tous les dangers pour s'introduire dans le camp anglais et délivrer son fils, sanglant et enchaîné. La scène où il berce Ned, pris de fièvre et hurlant de douleur (des Indiens cautérisent au fer rouge ses pieds martyrisés), et où il lui parle d'un pays mythique et libre, qu'ils se feront eux-mêmes, est bouleversante. On le doit à l'intensité frémissante du jeu inspiré d'Al Pacino qui, dans un registre un peu inhabituel pour lui, confirme, s'il en était besoin, son immense talent.

-A noter le personnage de Donald Sutherland (magnifique), très ambigu: ce sergent major, qui assure un ordre de bataille parfait durant le combat, semble prendre plaisir à embrocher ses adversaires et laisse le jeune Ned pour mort, après l'avoir fouetté sauvagement. En même temps, il éprouve de la tendresse pour un jeune tambour (mais quelle sorte de tendresse justement?) et soutient son compagnon moribond à la fin du film, quand ils sont blessés par Tom et Ned.

-A noter l'aspect dépenaillé de l'armée américaine: soldats en haillons et affamés et jeunes enfants incorporés de force.

UN PEUPLE ET SON ROI (2018)

Publié le 07/10/2018 à 17:38 par meek Tags : france film lecture homme pouvoir enfants sur
UN PEUPLE ET SON ROI (2018)

Réalisateur: Pierre Schoeller

Interprétation: Gaspard Ulliel, Adèle Haenel, Olivier Gourmet, Laurent Lafitte

Production: Denis Freyd, Didier Lupfer et Delphine Tomson pour Archipel 35, Studiocanal, France 3 Cinéma et Les Films du Fleuve

 

REMARQUES:

-Ce film traite de la période cruciale de la Révolution française, qui va du 14 juillet 1789 à l'exécution de Louis XVI, le 21 janvier 1793.

-La grande densité des épisodes révolutionnaires ne permettait que d'en effleurer quelques-uns: la prise de la Bastille, le vote de la Constitution de 1791, la fusillade du Champ de Mars, la fuite à Varennes ou encore la prise des Tuileries, le 10 août 1792.

-Et ces épisodes sont vus par les yeux du peuple, ou plus exactement par ceux de la famille d'un souffleur de verre (Olivier Gourmet) et du couple formé par une lavandière (Adèle Haenel) et un vagabond (Gaspard Ulliel). C'est un point de vue, qui en vaut un autre. Il emporte une subjectivité plus marquée que dans le très remarquable film réalisé par Robert Enrico et Richard Heffron pour le bicentenaire de la Révolution. C'était un film au souffle constant, peignant les grandes pages de la Révolution avec un continuel souci de l'exactitude historique. La structure décousue du film de Pierre Schoeller, et l'importance attachée à l'existence de ses personnages principaux, ne permet guère au spectateur, un peu oublieux de ses souvenirs scolaires, de s'y retrouver dans le dédale révolutionnaire.

-Le parti pris en faveur d'une lecture populaire de la Révolution éclate à chaque instant. Cet événement fondateur est vu comme la matrice d'une ère nouvelle de liberté et de démocratie. C'est ce qu'il fut, mais pas seulement; et, de ce fait, les zones d'ombre de la Révolution sont ainsi peu soulignées. On sent, par exemple, une grande indulgence pour les appels au meurtre d'un Marat.

-De même, le rôle et les motivations réelles de Louis XVI n'intéressent pas le metteur en scène. Certes, le Roi n'est pas caricaturé, et il est dépeint comme un homme sensible, qui pleure à l'idée de devoir approuver la Constitution civile du clergé. Mais il n'est guère qu'une silhouette, à peine plus qu'un figurant dans le film. L'interprétation de Laurent Lafitte en fait un homme digne, mais on est loin de l'admirable prestation de Jean-François Balmer dans le film de Robert Enrico.

-Malgré son point de vue, le film ne se montre pourtant pas trop manichéen. Il décrit bien l'ambivalence des sentiments du peuple: la vénération pour le Roi était intacte en 1789, et on voit Gaspard Ulliel s'agenouiller aux pieds du Monarque ou Adèle Haenel conserver précieusement un mouchoir jeté par la Reine. L'essence de son pouvoir absolu se manifeste également dans la scène du lavement des pieds des enfants pauvres, qui rappelle la fonction thaumaturgique du Roi. Il n'est pas jusqu'au sang de Louis XVI qui ne soit récupéré comme une relique. De même, la violence est des deux côtés, et le film le montre bien: les pétitionnaires massacrés du Champ de Mars rejoignent les corps nus et sanglants des gardes suisses défendant les Tuileries.

-Le film insiste également sur le jugement du Roi, au cours duquel chaque député put exprimer les raisons de son choix. A cet égard, on se souvient que le verdict fut prononcé à une faible majorité. Comme l'indique Robespierre, il fallait que le Roi mourût pour que la Révolution vécût; après cet acte si grave, elle ne pourrait plus revenir en arrière.

-Certaines scènes sont quelque peu déplacées: c'est notamment le cas du cauchemar de Louis XVI, où ses ancêtres, Louis XI, Henri IV et Louis XIV, lui reprochent d'avoir anéanti leur oeuvre. L'épisode est grotesque.

 

 

L'ARMEE DU CRIME (2009)

Publié le 02/09/2018 à 10:04 par meek Tags : moi film place argent france
L'ARMEE DU CRIME (2009)

Réalisateur: Robert Guédiguian

Interprétation: Simon Abkarian, Robinson Stévenin, Virginie Ledoyen, Grégoire Leprince-Ringuet

Production: Dominique Barneaud pour Agat Films & Cie, Ex Nihilo, Studio Canal, France 3 Cinéma et Canal +

 

REMARQUES:

-Evocation de Missak Manouchian, poète arménien et commissaire politique des FTP-MOI (Main d'oeuvre immigrée) durant l'Occupation.

-On voit comment fut réalisée la célèbre "affiche rouge", qui devait présenter les membres du réseau de Manouchian comme de dangereux terroristes et des apatrides sans foi ni loi. Cette affiche, conçue comme une marque d'infamie, devint un symbole universel de courage et de dévouement.

-Le film rappelle les horreurs et les atrocités, perpétrées aussi bien par les nazis que par le régime de Vichy. Il souligne bien quelle part active il prit dans l'ignominieuse rafle du Vel d'Hiv et dans la mise en place des terribles camps de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande. Ces opérations furent réalisées par des gendarmes et des policiers français et les malheureux déportés des camps du Loiret furent gardés, de façon impitoyable, par des gendarmes français. On évoque aussi les sinistres brigades spéciales de la police française, spécialisées dans la traque des résistants, des communistes, des juifs et des francs-maçons. Il est ici question de la lugubre figure du commissaire David, dit "David les Mains Rouhes" en raison de l'effroyable brutalité de ses "méthodes" d'interrogatoire, qui démantela le réseau des FTP-MOI. La collusion entre la police française (les services de René Bousquet) et la police allemande (et notamment la Gestapo) apparaissent bien ici.

-Le quotidien des résistants est évoqué avec vérité, mais d'une manière assez partielle. Il est question des boîtes aux lettres, des rendez-vous clandestins, de l'organisation des attentats, avec la mise en place de plusieurs lignes de défense, de l'impression et de la distribution de tracts clandestins, du transport des armes etc. La tactique des attentats isolés contre des soldats ou des officiers allemands est parfois remise en question, car elle entraînait, en représaille, l'exécution, à chaque fois, de dizaines d'otages.

-Les relations avec Londres sont très froides: les résistants de l'intérieur acceptent mal cette autorité venue du dehors, qui ignore les contingences du terrain et se montre chiche dans les distributions d'armes et d'argent. On constate que les exigences de la direction centrale sont grandes et parfois mal vécues localement.

-Un de ces dirigeants (Pétra), qui se montrait très exigeant avec les résistants, est pourtant celui qui, sous la torture, dénoncera tout le réseau. Exposés aux journalistes (pour la réalisation de l'affiche), soumis à une parodie de justice, tous ses membres seront fusillés au Mont-Valérien. Certains d'entre eux n'avaient pas vingt ans.

-La figure d'Henri Krazucki est également évoquée. Le syndicaliste bien connu, communiste et secrétaire général de la CGT, fut un membre éminent de la FTP-MOI. Il fut déporté avec le frère de Manouchian et revint des camps.

-Jean-Pierre Darroussin incarne ici un personnage de policier veule et insinuant particulièrement détestable. C'est lui qui sera à l'origine de la perte du réseau.

UN AMI VIENDRA CE SOIR (1946)

Publié le 06/06/2018 à 09:34 par meek Tags : homme enfant femme richesse vie coup maison oiseaux air message sur mort france humour oiseau musique
UN AMI VIENDRA CE SOIR (1946)

Réalisateur: Raymond Bernard

Interprétation: Michel Simon, Louis Salou, Saturnin Fabre, Madeleine Sologne

Production: Francinex, Compagnie Générale Cinématographique, Les Productions Jacques Roitfeld

 

REMARQUES:

-La maison de santé dirigée par Marcel André, qui tient plus de la pension de famille que de l'asile psychiatrique.

-Une galerie pittoresque de fous, incarnés par des comédiens fabuleux:

    *Michel Simon, hirsute et barbu, qui se proclame (devant les Allemands interloqués) président de la République. Devant l'officier allemand, qui veut faire de l'humour: "Je croyais qu'il n'y avait plus de République en France", Michel Simon répond que sa République ne comporte pas d'armée et qu'il n'essaiera jamais d'imposer ses idées par la force (message transparent). Sa République est en fait peuplée d'insectes, de papillons et d'oiseaux. Il en est le seul humain. Quand Louis Salou lui reproche d'écouter les messages diffusés par la radio de Londres, Michel Simon répond qu'il veut avoir "des nouvelles de ses compatriotes". Les compatriotes en question, ce sont des "rhinocéros qui font des bulles" ou des "kangourous velus" (on connaît le pittoresque de ces messages de la France libre). Michel Simon est un pacifiste à tout crin et il voit toujours la vie du bon côté. Un jour, il observe deux insectes en compagnie de Louis Salou, qui incarne un ancien commissaire. Louis Salou considère que les insectes s'entretuent; aussitôt, Michel Simon: "Mais non, ils s'embrassent!". Il connaît le langage des oiseaux et traduit les accords de piano du musicien. Il confie aussi à Louis Salou qu'un jour, écoutant la radio, il a entendu une chose terrifiante; et de se mettre à éructer, imitant Hitler. "Ce n'était sans doute pas humain", conclut-il.

    *Saturnin Fabre, qui se promène torse nu et agite devant lui un éventail qu'il referme d'un coup sec et glisse à sa ceinture. Prenant un air de conspirateur, il dit à qui veut l'entendre qu'il est environné d'ennemis (les Allemands) qui méditent sa mort. C'est lui la cause de la Seconde Guerre mondiale. C'est en se guidant sur les fanions posés sur sa fenêtre que les avions alliés font leurs parachutages. Dans un accès de rage, il étrangle presque Paul Bernard, qu'il prend (à juste titre) pour un agent allemand. Masque léonin, diction scandée, quel acteur prodigieux!

    *Louis Salou en commissaire à la retraite. Froid, misanthrope et rigoureux, il porte un oeil un peu méprisant sur ses compagnons. Il propose aux Allemands tout un dossier sur les pensionnaires de la maison. L'officier allemand, intéressé, ouvre le dossier: "Mais il n'y a que des chiffres!". Alors Louis Salou: "Il ne me faudra qu'un an pour déchiffrer tout ceci". Il élucide également une affaire de loupe volée. Louis Salou est aussi un de ces acteurs incomparables qui ont fait toute la richesse du cinéma français de cette époque.

-Il y a d'autres fous dans la maison, des malades authentiques: la femme qui promène un landau vide en chantant pour son enfant imaginaire, l'homme qui regarde à travers les corps, ou la baronne un peu mûre, qui croit que tous les hommes sont à ses pieds (Lily Mounet). D'autres sont de faux malades, mais de vrais résistants: Daniel Gélin, qui peint des "sonorités" et ricane ou hurle de façon stridente (sa scène de fausse folie, dans le hall, est d'ailleurs un moment assez pénible) ou Jacques Clancy, qui ne parle qu'en musique, avec son piano.

-Les chansons de Madeleine Sologne. Elle chante d'ailleurs (si c'est bien voix) plus juste qu'elle ne joue.

-Marcel André, au moment de l'opération de Daniel Gélin, s'apercevant que Paul Bernard (qui se fait passer pour un chirurgien suisse et qui, en réalité, est un agent allemand) a enfilé sa blouse à l'envers, lui dit, étonné, que même un étudiant en 1ère année de médecine sait qu'on boutonne cette blouse dans le dos: "C'est peut-être que je n'ai pas fait ma première année de médecine".

-