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LES CONTREBANDIERS DE MOONFLEET ("MOONFLEET"-1955)

Publié le 20/10/2018 à 15:44 par meek Tags : film ange enfant maison bande cheval sur enfants vie homme écran
LES CONTREBANDIERS DE MOONFLEET ("MOONFLEET"-1955)

Réalisateur: Fritz Lang

Interprétation: Stewart Granger, Jon Whiteley, George Sanders, Joan Greenwood

Production: John Houseman et Jud Kinberg pour MGM

 

REMARQUES:

-Ce qui frappe dans ce film sublime, c'est sa poésie. Les dunes (pourtant refaites en studio), la cour envahie d'herbes folles du manoir de Mohune, la grève et la falaise, plongées dans l'obscurité, un château délabré, l'ange aux yeux maléfiques servant d'enseigne à la taverne, l'ombre d'un chevalier, qui plane sur les tombes d'un cimetière lugubre, tout ceci crée une ambiance onirique, qui enveloppe peu à peu le spectateur.

-c'est aussi que l'univers de l'enfance baigne cette fable inspirée. Un jeune enfant (Jon Whiteley, qui apporte beaucoup de crédibilité à son personnage), héritier d'une prestigieuse maison, déchue aujourd'hui, rencontre un brigand gentilhomme (Stewart Granger), que sa mère aima autrefois. Avec cet absolutisme de l'enfance, le jeune garçon se prend pour son protecteur, qui dirige une bande de contrebandiers, d'une de ces amitiés indéfectibles dont seuls les enfants sont capables.

-Au début réticent, allant même jusqu'à abandonner l'enfant à son sort, Stewart Granger, touché par la foi de celui qui, à son propos, ne cesse de dire "il est mon ami", finira par lui sacrifier sa vie. "Les contrebandiers de Moonfleet", c'est avant tout le lien indestructible qui unit ces deux êtres et révèle à lui-même un homme blessé, qui n'attendait plus rien de la vie.

-Dans ce rôle, Stewart Granger est tout bonnement admirable. Il confère à son personnage une grandeur et une fragilité qui le rendent très attachant. On n'a pas assez rendu justice à ce grand comédien. Il peut jouer les félons avec conviction, mais il leur insuffle toujours une noblesse qui les soulève au-dessus d'eux-mêmes. Inutile d'insister sur la prestance et l'élégance racée de ce gentilhomme de l'écran.

-De leur côté, George Sanders, qui excelle dans les compositions de nobles dégénérés, et Joan Greenwood, dont la voix sensuelle et profonde est toujours aussi fascinante, forment un savoureux couple d'aigrefins.