Réalisateur: Gilles Lellouche

Interprétation: Guillaume Canet, Mathieu Amalric, Benoît Poelvoorde, Virginie Efira

Production: Alain Attal, Hugo Sélignac et Vicent Mazel pour Chi-Fou-LMi Productions, Les Productions du Trésor, TF1 Films Production, Studiocanal, Artémis Productions et RTBF

REMARQUES:

-Une version moderne du conte de fées. Il était une fois des losers minés par la dépression, la déveine ou les ennuis conjugaux, qui décrochent, grâce à une compétition de natation synchronisée, la médaille d'or. Et alors le miracle se produit: le déprimé retrouve la joie de vivre, l'entrepreneur maladroit reprend le chemin de la réussite, l'acariâtre se réconcilie avec sa famille et le rocker décati avec sa fille.

-Passons sur la vraisemblance de l'histoire: on peut se demander comment ces hommes fatigués, au corps un peu mou, pour ne pas dire dodu, parviennent à fournir une performance dont la perfection formelle aurait rendu jalouse Esther Williams elle-même (qu'on voit d'ailleurs brièvement dans le film).

-On nous dira que l'essentiel n'est pas là. L'essentiel, c'est la belle leçon d'optimisme qui nous est donnée. Celle qui permet à ces malheureux de remonter du fond des abîmes. Et la recette est simple: allez jusqu'au bout de votre rêve. Si vous y arrivez, vous retrouverez votre propre estime et celle des autres etc. Depuis Cendrillon, on savait bien que de la citrouille peut surgir un carrosse.

-Dans le catalogue de recettes contre le mal de vivre, on trouve aussi la chaleur du groupe: on voit ainsi les apprentis nageurs se confier leurs déboires respectifs et l'entraîneuse (Virginie Efira) raconter à ses amis ex alcooliques que l'amour lui a sauvé la vie. En ces temps d'individualisme forcené, on devrait approuver cette thérapie collective. Alors pourquoi cet agacement?

-Ce type de films a la réputation de rendre heureux. Il peut aussi laisser de marbre. L'excès de bons sentiments, et la fin très prévisible, lui ôtent une grande part de son intérêt. Les contes de fées apaisent les enfants, c'est leur rôle. En grandissant, on s'aperçoit que la vie a d'autres aspérités.

-Pour mieux faire sentir l'air des sommets, il fallait remuer les miasmes de la plaine. L'excès de leur bonheur se mesure à l'exagération de leur misère. Avant de goûter la gloire olympique, nos nageurs subissent tous une vie ratée, où les malheurs succèdent aux avanies. Là encore, cette absence de nuances nuit à la crédibilité des personnages.