Réalisateur: Jeanne Herry

Interprétation: Gilles Lellouche, Sandrine Kiberlain, Elodie Bouchez, Clotilde Mollet

Production: Alain Attal, Vincent Mazel et Hugo Sélignac pour Chi-Fou-Mi Productions et Artémis Productions

REMARQUES:

-Ce film retrace, avec à la fois beaucoup de précision et de sensibilité, le cheminement long et ardu qui amène au choix de parents adoptifs.

-On voit ici le cas d'une jeune femme (Leïla Muse) qui décide d'accoucher sous X et d'abandonner son bébé. On suit dès lors le parcours complexe qui va mener le bébé vers ses nouveaux parents: l'assistante sociale (Clotilde Mollet), qui laisse à la jeune mère la possibilité de laisser quelques traces d'elle, au cas où son enfant voudrait la retrouver, l'intervention de l'assistant familial (Gilles Lellouche), qui accueille le bébé jusqu'au moment où il sera adopté etc.

-On assiste aussi aux rencontres organisées par les travailleurs sociaux avec les candidats à l'adoption et les réunions de la commission qui sélectionne les dossiers.

-Ce qui frappe, ce sont les soins et les attentions qui entourent cet enfant, l'existence de dispositifs adéquats, qui tous oeuvrent dans son intérêt, et aussi la délicatesse constante et l'écoute bienveilllante de personnes qui ont l'air d'aimer leur métier et le font avec une conviction qui force le respect. On les voit parfois obligés de refuser, toujours avec tact, certaines candidatures. Ce qui retient aussi l'attention, c'est qu'à aucun moment, la jeune femme qui décide d'abandonner son bébé n'est culpabilisée.

-La réalité est-elle enjolivée? Peut-être. En tous cas, le grand mérite du film est de nous introduire au coeur de ces services de protection de l'enfance et de nous rappeler à quel point le processus d'adoption est long, hérissé de difficultés, et parfois duloureux pour les intéressés.

-Chacun des intervenants prend soin, tout au long du film, d'expliquer à ce bébé les différents épisodes de ce parcours d'adoption. On lui parle comme s'il pouvait comprendre et l'on attribue un certain retard de développement au fait que sa mère, décidant de lui dire au revoir, n'était pas parvenue à lui parler. On sait aujourd'hui que le bébé est une personne, sensible plus qu'on ne croit aux stimuli du monde extérieur, mais on reste un peu perplexe devant ces gens qui, avec une gravité papale, conversent avec un bambin de quelques semaines.

-On est heureux de retrouver Miou-Miou (la mère de la réalisatrice), qui se faisait bien rare au cinéma, et Jean-François Stévenin dans un petit rôle. Elodie Bouchez, dans le rôle d'une femme sensible et sincère, que la vie n'a pas épargnée, fait une très belle composition.

-Dans le film, elle exerce le métier peu connu d'audiodescriptrice. Travaillant pour plusieurs théâtres, elle décrit, pour les spectateurs aveugles, le spectacle joué sur la scène.