Un film d'Yves Ciampi

-Lui-même ancien étudiant en médecine, Yves Ciampi a consacré deux films aux questions médicales, dont "le guérisseur". Il met en scène un ex médecin (Jean Marais) qui prétend guérir ses patients par l'imposition des mains.

-Certes, Jean Marais est présenté d'emblée comme un imposteur. Il avoue ainsi à Danièle Delorme qu'il n'a nullement ramené à la vie sa tante cardiaque (Colette Régis), comme on le prétend. Sa "résurrection" n'est nullement due au "don" qu'il est censé posséder, mais aux soins plus prosaïques qu'un médecin dispense dans ces cas-là, après avoir fait sortir l'assistance. Sa trousse de guérisseur comporte en effet un double fond, où sont rangés des instruments médicaux et divers médicaments. Et quand Danièle Delorme, qui souffre d'une tumeur au cerveau, semble soulagée par ses passes, il regarde ses mains, se demandant si, après tout, elles seraient vraiment capables de guérir.

-Mais Danièle Delorme succombe finalement à son mal. Ce qu'apporte Jean Marais à ses patients, c'est avant tout l'espoir et donc la confiance en une guérison possible. Le film défend la thèse (le plus souvent admise aujourd'hui) que le corps et l'esprit communiquent par des liens étroits et que la guérison d'un mal physique passe également par une certaine disposition d'esprit.

-Et c'est bien pourquoi ce guérisseur est présenté sous un jour favorable. Au contraire de la médecine traditionnelle, qui le traite, sans aucune empathie, comme un cas médical parmi d'autres, Jean Marais accueille avec bienveillance le jeune tuberculeux (Maurice Ronet) qui, dès lors, ne quitte plus son cabinet. Par ailleurs, il avertit ses patients qu'il ne peut guérir certaines affections, comme le cancer.

-Aussi, à la fin du film, la balance penche-t-elle davantage en faveur des médecines alternatives. Il faut dire aussi que la prestance et l'élégance naturelle de Jean Marais rendent son personnage plutôt sympathique.