Un film de Serge de Poligny

-Le film vaut surtout par les belles images réalisées par le grand opérateur Roger Hubert : la calèche arrivant dans le brouillard, sur fond d'arbres dénudés, les ruines du château, en contre-plongée, et, surtout, les plans sublimes qui montrent Alain Cuny emportant Jany Holt endormie dans les ruines obscurcies du château, son long voile blanc flottant au vent.

-L'intrigue est un peu mince. Au fond, elle se résume au fait de savoir si Odette Joyeux (toujours parfaite) aimera Hervé (Alain Cuny) ou Albéric (Claude Sainval).

-C'est toujours un plaisir de retrouver ce cher André Lefaur, dont c'est l'avant-dernier film. Avec son jeu toujours si savoureux, il incarne ici un improbable Louis XVII échappé du Temple.

-Le film est connu pour avoir offert à Jean Cocteau, qui signe aussi les dialogues du film, l'un de ses deux seuls rôles au cinéma (l'autre est celui de Musset dans "La Malibran", de Sacha Guitry). A vrai dire, il s'agit plutôt d'une silhouette, celle d'un baron misanthrope et somnambule, qui disparaît dans les murs.