Réalisateur: Robert Wise

Interprétation: Julie Harris, Claire Bloom, Richard Johnson, Russ Tamblyn

Production: Denis Johnson pour Argyle Enterprises

REMARQUES:

-Le meilleur film, et de loin, sur les maisons hantées. Un chef-d'oeuvre en son genre. Pas de grand-guignol, aucun effet sanguinolent, tout ici est dans le bruitage, la suggestion et le suspense.

-Au début du film, la vision du visage de la petite Abigail Crain (fille du premier propriétaire de la maison), qui vieillit de plus en plus pour devenir celui d'une femme âgée et grabataire. Elle a en effet passé toute sa vie dans la maison et elle est morte dans sa chambre d'enfant.

-La dame de compagnie, qui devient folle et se pend en haut de l'escalier de fer.

-La femme du gardien, lugubre, qui ne sait que répéter les mêmes phrases ("Je dessers à 10h", "Je pars avant la nuit" etc) et qui ne s'anime, un sourire machiavélique sur le visage, que pour prévenir les arrivants que personne n'habite dans les environs et que, la nuit, paersonne ne viendra à leur aide.

-Le film est centré sur des manifestations surnaturelles, dont certaines sont avérées dans ce type de phénomènes: les coups dans le mur, de plus en plus forts, les piétinements, les voix murmurées, les rires, les gémissements, les portes qui se ferment violemment, l'air qui devient glacial (on voit, à un moment, dans ce que Richard Johnson considère comme "le coeur glacé" de la maison, l'haleine des protagonistes frigorifiés), l'escalier de fer qui bouge, la porte en bois pliée par une force terrible, une inscription à la craie sur le mur ("Eleanor, come home") etc.

-La personnalité de Julie Harris (le rôle aurait très bien convenu à Deborah Kerr): complexée, frustrée, persuadée d'avoir causé la mort de sa mère invalide par négligence (elle l'a soignée durant 11 ans), sans foyer ni rien à elle, elle est persuadée que sa venue à Hill House, à la demande du Dr Markway, est la chance de sa vie. Peu à peu, elle se convainc que la maison l'appelle (voir l'inscription sur le mur) et que son vrai foyer est ici. Elle tombe amoureuse de Richard Johnson et voit l'arrivée de sa femme d'un mauvais oeil.

-Julie Harris a la très vive impression que la maison l'observe. La façon dont la demeure est filmée nous en donne, à nous aussi, le sentiment.

-A la fin du film, les commandes de sa voiture sont prises par une force inconnue et, après avoir vu une furtive apparition blanche (en fait, la femme du docteur, qui s'était perdue), la voiture de Julie Harris percute le même arbre que, 90 ans plus tôt, la calèche de la première femme du propriétaire de la maison.

-Claire Bloom a été choisie par Richard Johnson pour ses dons de perception extra sensorielle. Comme elle le dit pour Julie Harris, elle lit à l'intérieur des gens comme dans "un livre ouvert".

-Russ Tamblyn nous épargne, pour une fois, ses acrobaties. Il saute seulement de l'escalier de fer, qui s'est mis à tanguer.