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L'AIR DE PARIS (1954)

Publié le 11/07/2018 à 21:31 par meek Tags : vie film chez femme sur pouvoir air sport poésie
L'AIR DE PARIS (1954)

Réalisation: Marcel Carné

Interprétation: Jean Gabin, Roland Lesaffre, Arletty, Folco Lulli

Production: Robert Dorfmann pour Del Duca Films et Galatea

 

REMARQUES:

-Le film est un peu un hymne à Paris, qu'on aperçoit dès le générique. La poésie des quartiers de Paris, de ses ponts et de ses vielles rues.

-La relation entre Gabin et Roland Lesaffre est clairement équivoque: Jean Gabin, entraîneur de boxe, met en péril sa relation avec sa femme (Arletty) pour pouvoir consacrer tout son temps à Roland Lesaffre, ouvrier désespéré en qui il voit un futur champion. De fait, il refuse de partir sur la Côte d'Azur, comme c'était prévu, et il installe son boxeur chez lui. Arletty n'apprécie pas: "ce garçon me gêne"; "Tu es jalouse ma parole!" "Et pourquoi pas?". Il faut voir Gabin masser Lesaffre en petite tenue ou être aux petits soins pour lui! Qu'avait Carné en tête? Nul n'ignore sa relation avec Roland Lesaffre. A-t-il voulu jouer un tour à Gabin? Il donne d'ailleurs, dans le film, une version très caricaturale de l'homosexualité (mais la seule ouvertement possible à l'époque): c'est bien sûr Jean Parédès, abonné à ces rôles, qui l'incarne. Maniéré, froufroutant, il ne peut être que couturier. A Marcelle Praince, qui lui désigne Lesaffre, accoudé au comptoir, en lui demandant s'il ne l'effraie pas: "Il ne faut jamais avoir peur des hommes".

-Le long (trop long) combat de boxe; Roland Lesaffre n'a pas l'air doublé, mais son style laisse un peu à désirer. Le combat tient plus du pugilat que de la boxe proprement dite.

-L'atmosphère des petites salles de boxe.

-L'entraînement intensif de Roland Lesaffre, qui n'a pas l'air de s'être ménagé durant le tournage.

-A un moment, Gabin court en compagnie de Roland Lesaffre. Lui dont on connaît le pas de sénateur fait rarement du sport dans ses films!

-La classe et le jeu extrêmement juste de Marie Daems, une actrice beaucoup trop sous-estimée.

-L'idylle avec Marie Daems est d'ailleurs bien convenue et les scènes sentimentales sont assez plates.

-Une vision un peu caricaturale des classes sociales: d'un côté, les prolétaires en casquette, qui logent dans des taudis et s'entassent au poulailler des salles de boxe; de l'autre, de grands bourgeois qui s'encanaillent dans les troquets des halles: capes de vison, robes de grands couturiers, appartements-musées etc.

-C'est Sacha Guitry qui suggéra son nom de scène à Simone Paris.